29 juin 2006

Etape 11 - Baker/Milford (Utah) - 138 km

Départ 5 h.
Comme d'habitude, après 1 kilo de oatmeal, nous quittons le village désert.
Encore une fois, des paysages désertiques magnifiques avec le lever de soleil. La faune est au rendez-vous : des antilopes nous passent sous les yeux, des chacals laissent dépasser leurs oreilles du terrier, des centaines de lièvres courent devant nos roues.
Le début d'étape est un faux plat montant.
Vers 9 h,nous trouvons enfin un arbre au milieu d'une ligne droite de 18 km.
C'est le repas : beans/chili en boite pour changer...
Une demi-heure après, nous revoilà de nouveau sur nos montures. La chaleur est maintenant accablante. Au loin, une voiture apparait au bout de la ligne droite. Nous nous rangeons sur le côté, nous roulons, puis regardons en face, toujours pas là... 10 bonnes minutes plus tard, elle passe enfin devant nous... Quelle horreur ces lignes droites !
10 h : l'heure du 1er col, après 80 km. La montée dans le four est terrible et fait des dégâts dans nos rangs : Breton, après une grosse attaque sur Wandsel craque et termine à la peine tout juste devant Benat et François qui montaient ensemble au train. Moi, toujours handicapé par mon genou et mon tendon, je traine à l'arrière, la musique du Ipod à fond les ballons.
11 h 30, après 95 km, nous attaquons le 2e col. TERRIBLE !
Wandsel comme à son habitude est parti devant. Benat le suit à 5 minutes, François et moi, sans un mot, nous prenons la roue mutuellement, loin derrière. Nous souffrons ensemble. Breton est loin, son dos le maltraite. La montée est interminable : pas de lacets, juste des lignes droites sans fin et très raides...
Soudain, je remets la main sur mes cornes (au bout du guidon). Erreur, une guêpe logeait dessus. La douleur est foudroyante....mais surtout me permet enfin de prendre 15 mètres sur François sur le finish du col. La course avant tout !
La dernière descente en ligne droite sur Milford fait 19 km.
Avec le vent de face et nos 100 km dans les jambes, c'est un calvaire. Assoiffés, usés par 139 km de vélo à travers le désert, sans aucun « service » (ni eau, ni nourriture), nous arrivons épuisés à Milford.
Aujourd'hui, pour nous tous, cette étape était la plus longue et la plus dure... pour l'instant.
Nous mangeons une soupe et nous choisissons le motel le plus proche de notre restaurant (à 2 mètres) pour nous reposer.
Petit à petit, nous reprenons des forces. Surtout après 10 litres de Coca !
Dans le motel, tandis que quelques-uns siestent tranquillement, je pars repérer la ville, Benat cherche désespérément à croiser de nouveau une cycliste américaine, croisée 1 h plus tôt, lors du repas. Partie de la côte est, direction San Francisco, elle nous a raconté son parcours à travers les US, en sens inverse du nôtre. Nous pensons tous au lendemain : elle va faire seule notre étape du jour ! Nous sommes impressionnés.
18 h, comme à notre habitude, nous cherchons un petit bar, pour goûter aux joies du repos devant une bière. Mais, pas de bières dans tous les bars, l'Utah est un État aux lois très strictes concernant l'alcool, les Mormons ne sont pas loin !
Nous allons donc dans un café pour ado (en face du lycée) ou nous sirotons un Ice tea, claquons plusieurs fois au flipper, et surtout claquons notre monnaie dans le juke-box !
Le repas se finit avec un repas chinois près du motel, sans Tsingtao...






Baker - Journée de repos au pied du Great Basin National Park - 35km



La journée a été globalement calme, par contre les 2 nuits ont été catastrophiques.
Nous sommes tombés sur un motel/camping pourri. Il faisait 30°C dans notre chambre de 3... où nous étions entassés à 5.
Bref, ce n'est pas vraiment ce qu'on appelle une nuit reposante.
La journée, en revanche, s'est bien déroulée. Nous sommes montés avec nos vélos (déchargés des sacoches) au Visitor Center du Parc à 2500 mètres d'altitude : 6 miles de montée, la journée de repos commence bien...
Au parc, nous avons visité les Grottes de Lehman. Magnifiques !
Notre guide, bien que jeune, a la colonne vertébrale bloquée. Sa démarche dans les salles, basses de plafond, nous fait frôler l'explosion de rire. Mais quelle idée de choisir comme métier « guide pour grottes » lorsqu'on mesure 2 mètres et qu'on a le dos raide comme un tronc d'arbre.
Après une petite sieste à l'ombre et quelques coups de fil passés a nos proches, nous redescendons à notre charmant motel...
10 km de descente. Enfin du repos !
Après un bon repas dans le resto local avec son patron artiste (excellente bouffe, déco incroyable, produits ultrafrais pour l'endroit), nous voici de retour dans notre cellule.
2e nuit, rebelote. 30°C, et en prime, en pleine nuit, nous faisons connaissance avec nos voisines bikeuses (traversant les US sur leur Harley) qui, abreuvées d'alcool se sont trompées de chambre... Là, notre Basque bondissant Benat, tel Tarzan sous son slip (remonté sous les bras), est sorti en gueulant pour faire fuir les donzelles : « Diaaaaa mon Pôvre... qu'est-ce qu’elles nous font ces femmes !! »
Bref, après 8 minutes de repos, il est 4 h 30... on se lève pour attaquer une dure journée de transition Nevada - Utah. Au programme 120 km sans ravitaillement...