Etape 15 - Escalante/Torrey - 111 km

Départ 6 h avec notre routinier petit-déjeuner oatmeal et pancakes.
À peine partis, nous perdons Breton. Nous le retrouvons avec son vélo (Breezer) sur le dos : il a crevé. Ça lui coûtera une tournée de margaritas à l'arrivée, telles sont nos règles.
Après une montée sans grand intérêt, nous basculons sur un canyon grandiose. C'est maintenant la descente longue et tortueuse qui aboutit sur un cours d'eau aux berges verdoyantes. Cela contraste avec le rouge des falaises.
C'est la mitraillade des appareils photo.
Nous voici en bas du canyon. À faible allure, assomés par les paysages qui nous entourent, nous parcourons la route plate et sinueuse qui longe la rivière.
La roue de François fait des cracs peu rassurants, mais elle semble tenir le choc... pour combien de temps ?
La pente est maintenant raide, nous remontons les abords du canyon. Après 1 h d'efforts, nous atteignons un plateau. La route suit la crête. Nous surplombons un panorama immense et c'est ainsi que nous atteignons vers 12 h un restaurant tenu par 2 sympathiques filles de l'Utah. Nous sommes à Boulder Town.
Le repas est excellent. Ça nous change de nos boites de fayots froids. Petit extra, les propriétaires ont un PC branché sur Internet. Nous pouvons suivre les derniers résultats de la coupe du monde. Ça fait drôle car nous sommes depuis le début coupés du monde.
L'après-midi s'annonce terrible : un gros col doit de nouveau nous conduire à plus de 3000 m d'altitude. D'après la carte, nous aurons 22 km d'ascension. Pffffffff, nous prenons tous un dessert pour la peine...
Ça y est nous repartons. Au fur et à mesure de la montée, nous retrouvons un paysage boisé (sapins et bouleaux). Le col ressemble étrangement aux grands cols alpins. Pas très raide, mais terriblement long et sinueux.
Après 2 h de montée intense, le sommet, enfin. Le panorama est à couper le souffle. Nous apercevons vers l'ouest les parcs de l'Utah et ses montagnes rocailleuses pelées. Au sud, un immense plateau glaciaire dans lequel (d'après les indications) pourrait rentrer l'État du Luxembourg en entier. À l'ouest, au loin, nous apercevons les premières montagnes des rocheuses qui marquent la fin de notre parcours.
D'après le profil de l'étape (la carte), il ne resterait qu'une descente jusqu'à Torrey, ERREUR ! En fait, la route suit le plateau sans vraiment descendre en décrivant des hauts et des bas. Telles des montagnes russes. Les kilomètres commencent à user les organismes... soudain : un cours d'eau ! Nous décidons de nous y rafraichir. « C'est froid mais c'est bon. »
Tout revigorés par ce plouf, n ous repartons de bon coeur. Cette fois c'est la descente. Tortueuse et pentue, nous atteignons des vitesses extrêmes. 80 km/h, 85 km/h, 90 km/h... des vaches en liberté se trouvent au milieu de la route et nous regardent débouler avec leur regard bovin (normal). Debout sur les freins, nous les évitons de justesse... Ouffff, percuter une vache à cette vitesse, quelle mort ridicule !!!
Fin de la descente, il reste 10 km et je décide de placer une attaque. La course débute. Seul François ronge son frein à cause de sa roue et ne peut se mêler à la bagarre. Wandsel et moi terminons finalement détachés, en sprint. Encore une fois, nous avons tout donné à s’en faire péter les cuisses et la cage thoracique... Juste pour le jeu de la course... Certains nous comprendront, d'autres pas. Bref c'est comme ça !
Une fois le camping avec piscine et pelouse (interdite aux tentes ?!?) trouvé, nous faisons le bilan de la journée : l'étape nous a vraiment tous marqués par sa beauté.
La roue de François aura finalement tenu mais elle souffre.
Par mesure de prudence, nous décidons de louer une voiture (au patron du camping, quelle chance !!!) pour aller à Moab à 200 km d'ici. Plusieurs raisons :
- ça nous fera une bonne journée de repos ;
- on découvrira Moab et son incroyable Parc national d'arches naturelles ;
- Moab est la nouvelle Mecque du VTT ;
- c'est l'occasion de revoir notre cousin Chris et Heidi en vacances dans le coin ;
- Moab regorge de magasins de vélos où François pourra enfin s'acheter une roue. Il rêve de pouvoir faire de nouvelles attaques...
Il est 20 h. Après une demonstration foirée d'allumage de feu par Benat, nous allons nous coucher.
PS: un grand merci à nos voisins de tente hollandais de nous avoir allumé le feu car sinon nos misérables saucisses auraient été dégustées crues...













Journée de Repos à Torrey - Balade à Moab
Lever 5 h, François comme à son habitude n’a pas dormi et veut partir. La journée de repos commence fort !!!
Après avoir réveillé tout le monde, il est déjà au volant de la voiture. Finalement, seul le travail et la vie parisienne peuvent lui faire retrouver le sommeil…
En voiture, malgré l’entassement à l’arrière (mini Jeep Kia), ça roupille sec.
Nous arrivons à Moab après 3 h de route. Après un bref passage à l’hôtel de Chris, nous partons au magasin de vélo chercher une roue.
Puis, voici le moment de faire un peu de tourisme. Nous serons, au final, un peu déçus par la ville, en travaux, et assez petite comparée à sa réputation.
Chris nous amène au Arches Park où nous découvrons un paysage incroyable. Roches rouges, torturées, des doigts de roche pointés vers le ciel, des ponts naturels tiennent en équilibre par je ne sais quel miracle géologique, nous pouvons aussi admirer toutes les couches de roches usées par des années d’érosion. Nous traversons le parc en voiture puis nous démarrons une petite marche.
La chaleur est accablante. Le chemin aboutit sur l’arche la plus spectaculaire du parc. C’est de nouveau la mitraillade de photos.
Il est 12 h, l’heure de rejoindre Moab pour le repas. Après un bon casse-croûte dans une brasserie locale et quelques pitchers de bières, nous décidons de rentrer au campement.
Le retour se passe sans histoires, je conduis, les autres dorment par intermittence. Nous sommes pressés de nous jeter dans la piscine.
18 h, l’heure du plouf.
21 h, dans les duvets, demain sera une très très grosse étape...