Etape 10 - Ely/Baker - 106km - deniveles positifs :1000m



Récit par Wandsel.
Réveil à 6 h 45.
Nous avons tous passés une bonne nuit au camping malgré nos craintes (voisins bruyants et panneaux publicitaires géants lumineux).
Le campement levé, nous prenons la direction du fast-food pour un petit-déjeuner bien copieux (oatmeal, pancake et oreilles de Pétuya).
Le tout avalé à une vitesse raisonnable pour une fois, nous prenons la direction du supermarché pour les provisions du midi (en prévision de 70 miles sans âmes qui vivent).
Nous voilà ventres et sacoches bien pleins, direction plein sud et une nouvelle ligne droite...
Nous avons tous en tête la journée de repos du lendemain à se relaxer dans une piscine de motel.
En attendant, le premier col se présente, l’allure est vive. Notre Miguel Indurain (Benat) et Breton impriment la cadence.
Je soupçonne Boule de préparer une attaque dans le premier col.
Dès les premiers kilomètres, nous comprenons que la montée n'est pas très raide. L'allure s'accélère, nous avalons les 8 miles du col avec une arrivée groupée au sommet.
Comme les jours précédents, nous attaquons la descente qui précède une nouvelle longue ligne droite.

Suite du récit par Francois.
Arrivés à la moitié de la plaine, un choix d'itinéraire s'impose à nous ; soit l'option route et une longue montée régulière de 12 miles ; soit une piste en terre « raccourci » qui va nous obliger à pousser le vélo. Les jeunes décident de la route pendant la pause casse-croûte (y a plus de jeunesse, ils ne veulent pas souffir).
Au pied du col l'allure s'organise doucement. Soudain Boule qui ne semble plus souffrir du genou , nous gratifie d'une attaque dont il a le secret (la plaque, le sourire provocateur). Il prend rapidement 200 mètres d'avance, le peloton monte en cadence. Wandsel décide d'accélérer (le salaud !).
À mi-col, il récupère Boule. Derrière, ça s'explique. Breton met un point d'honneur à ne pas fermer la route, il s'accroche à son guidon Jones (payé 300 dollars à Medford Oregon). Benat comme toujours monte au train. Je tombe le braquet, et enclenche mes « klinbulojambes » surpuissantes. Devant, Wandsel coiffe Boule pour les points du maillot à poids de la montagne. J'arrive devant Benat, puis c'est au tour de Breton qui souffrant du dos n'a pu suivre le rythme.
Au sommet, la vue est magnifique, nous pouvons voir les sommets enneigés du Great Basin du Nevada.

Récit par Wandsel.
12 h, il nous reste à présent une descente jusqu'à l'arrivée à Baker.
La piscine nous fait de plus en plus envie, d'autant qu'il fait maintenant très chaud.
Nous quittons la Road 50, direction le sud. Restent 1 ou 2 miles avant l'entrée en ville. L'allure s'accélère sous l'impulsion de François. Breton attaque. L'allure s'emballe. François bien calé sur sa machine envoie les watts...
Les roues vont-elles tenir ?
Boule accuse le coup et décroche. Puis c'est au tour de Breton de céder. Les Biscottes auront quand même mérités le maillot « coeur de lion » qui récompense l'équipe la plus combative.
Devant, c'est l'explication finale.

Photo finish: je devance François d'un rayon.

Voici l'heure de trouver notre motel des rêves. C'était sans compter sur la taille phénoménale de la fameuse ville de Baker : 30 habitants...
Nous n'obtenons qu'une minable chambre de motel après de longues négociations avec la doyenne du lieu (tenace) qui ne voulait pas la céder pour 5 hommes musclés.
La déco avec sa moquette des années 50 et sa clim qui fait plus de bruit qu'un Boeing 747 au décollage, nous enlève nos dernières illusions.
Anecdote marrante : sur la terrasse, alors que nous nous prélassons, soudain survient un bruit d'avion en pique (et là ce n'est pas la clim) suivi d'un bruit de fracas sourd. Un faucon lancé à plus de 200 km/h sur une proie au sol (une de nos cacahuètes ?) n'a pas vu les fils électriques au-dessus de nos têtes et se pulvérise les ailes dessus. Quelle surprise !! Nous le retrouvons KO, agonisant sur le dos, mais vivant. Il repartira quelques heures plus tard en se demandant ce qui a bien pu le priver des ces cacahuètes ! Ils sont bizarres les oiseaux du coin.
Repas grillades devant notre piaule avec 15 bières. Puis dodo dans une chambre surchauffée.










La journée a été globalement calme, par contre les 2 nuits ont été catastrophiques.
Nous sommes tombés sur un motel/camping pourri. Il faisait 30°C dans notre chambre de 3... où nous étions entassés à 5.
Bref, ce n'est pas vraiment ce qu'on appelle une nuit reposante.
La journée, en revanche, s'est bien déroulée. Nous sommes montés avec nos vélos (déchargés des sacoches) au Visitor Center du Parc à 2500 mètres d'altitude : 6 miles de montée, la journée de repos commence bien...
Au parc, nous avons visité les Grottes de Lehman. Magnifiques !
Notre guide, bien que jeune, a la colonne vertébrale bloquée. Sa démarche dans les salles, basses de plafond, nous fait frôler l'explosion de rire. Mais quelle idée de choisir comme métier « guide pour grottes » lorsqu'on mesure 2 mètres et qu'on a le dos raide comme un tronc d'arbre.
Après une petite sieste à l'ombre et quelques coups de fil passés a nos proches, nous redescendons à notre charmant motel...
10 km de descente. Enfin du repos !
Après un bon repas dans le resto local avec son patron artiste (excellente bouffe, déco incroyable, produits ultrafrais pour l'endroit), nous voici de retour dans notre cellule.
2e nuit, rebelote. 30°C, et en prime, en pleine nuit, nous faisons connaissance avec nos voisines bikeuses (traversant les US sur leur Harley) qui, abreuvées d'alcool se sont trompées de chambre... Là, notre Basque bondissant Benat, tel Tarzan sous son slip (remonté sous les bras), est sorti en gueulant pour faire fuir les donzelles : « Diaaaaa mon Pôvre... qu'est-ce qu’elles nous font ces femmes !! »
Bref, après 8 minutes de repos, il est 4 h 30... on se lève pour attaquer une dure journée de transition Nevada - Utah. Au programme 120 km sans ravitaillement...


Baker - Journée de repos au pied du Great Basin National Park - 35km